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Inauguration du Mémorial international aux joueurs de rugby morts durant la Grande Guerre : "Rubans de la Mémoire", le 16 septembre 2017
[1914-1918 : Hommage aux Rugbymen] Inauguration du Mémorial international aux joueurs de rugby morts durant la Grande Guerre, 16 septembre 2017
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"Les Rubans de la mémoire" : Mémorial international en hommage aux rugbymen tombés pendant la guerre

Le football-rugby, sport en plein essor lorsque la Grande Guerre éclate en 1914, subit l’une de ses pires hécatombes sur le champ de bataille du Chemin des Dames dans le département de l’Aisne. 

Depuis 2017, un Mémorial international aux joueurs de rugby tombés durant la Grande Guerre leur rend hommage près du monument des Basques sur la commune de Craonnelle.
 

Une hécatombe au Chemin des Dames entre 1914 et 1918

En bordure de la D18, 
entre Craonnelle et Oulches-La Vallée Foulon
02160 CRAONNELLE

Coordonnées GPS :
49°25'49.3"N / 3°45'34.6"E

Accès libre

Les joueurs de rugby ont été largement mobilisés à l’instar de l’ensemble de la société masculine et nombreux sont ceux qui ont péri. 121 joueurs français de haut-niveau sont morts à la guerre et plusieurs milliers chez les Britanniques et leurs alliés de l’ANZAC. L’implantation du rugby dans le Sud-Ouest de la France a occasionné de nombreuses pertes parmi les régiments envoyés sur le front du Chemin des Dames. Basques, Landais, Béarnais, souvent issus du monde rural et versés dans l’infanterie, subirent le taux de pertes le plus élevé sur le Chemin des Dames. Des équipes comme l’Aviron bayonnais, champion de France 1913, François Poyedebasque et Emmanuel Iguiniz, sélectionnés en équipe de France en 1914, tombent au Chemin des Dames cette même année. A quelques kilomètres de leur trépas, meurent Ronald Simson et Charles Wilson, premier joueur de l’équipe d’Écosse et premier joueur de l’équipe d’Angleterre à tomber au combat, en septembre 1914. 

Dans l’Aisne, le front désormais fixé va continuer d’engloutir les soldats venus de tous les horizons et parmi eux de nombreux sportifs. Le Stade Toulousain, le Stadoceste Tarbais, le Racing Club de France, le Sporting Club Universitaire de France, se sont vus ainsi privés de plusieurs de leurs joueurs. En 1917, des poilus adeptes du ballon ovale sont retirés du front du Chemin des Dames pour former l’équipe de France militaire qui affronte les fameux All Blacks de Nouvelle-Zélande au stade de Vincennes le 8 avril. De retour dans les tranchées de l’Aisne, plusieurs d’entre eux périssent lors de l’offensive déclenchée le 16 avril 1917. A la suite de la crise du moral qui se propage dans l’armée française au printemps 1917, la pratique sportive est encouragée parmi la troupe et une directive du ministère de la Guerre favorise l’envoi réglementé de ballons au front le 24 septembre. Le retour des grandes offensives dans l’Aisne en 1918 occasionne à nouveau la mort de nombreux rugbymen, comme Henri Fellonneau, aviateur et sportif émérite, tombé aux commandes de son avion près de Soissons le 21 juillet 1918.

Une œuvre de Jean-Pierre Rives

En 2017, l’ancien capitaine de l’équipe de France du rugby, Jean-Pierre Rives, devenu artiste sculpteur fait don au Conseil départemental de l’Aisne de l’une de ses œuvres afin qu’elle soit installée au Chemin des Dames. Né à Toulouse en 1952, Jean-Pierre Rives entame sa carrière sportive de rugbymen dans sa ville natale. En club, il joue principalement à Toulouse puis à Paris au Racing Club de France dans les années 1980. Il est sélectionné pour la première fois en équipe de France en 1975. Sélectionné 59 fois avec le XV de France, il en devient le capitaine emblématique à 34 reprises. Sur le terrain, sa chevelure blonde étincelante lui vaut le surnom de "Casque d'or" donné par le commentateur sportif Roger Couderc. Il remporte deux fois le Tournoi des V nations en 1977 et 1981, France emmené par Jean-Pierre Rives s'impose pour la première fois sur la terre des All Blacks, à l'Eden Park d'Auckland, en Nouvelle-Zélande. Avec l’équipe de France, il bât l’Angleterre à quatre reprises à Twickenham, en 1975, 1977, 1981 et 1983. À titre individuel, Jean-Pierre Rives est désigné meilleur joueur français en 1977, 1979 et 1981 par le journal "Midi olympique" avec deux Grands Chelems. Le 14 juillet 1979, le jour de la fête nationale, les Français dirigés par Jean-Pierre Rives s'imposent pour la première fois sur le terrain de All Blacks, à Eden Park, à Auckland. Depuis de nombreuses années, c’est le métal que Jean-Pierre Rives tord puis redresse. L'ancien international de rugby a attrapé le virus de la création artistique depuis qu’un jour le sculpteur Albert Féraud (prix de Rome en 1951) lui a ouvert la porte de son atelier. Aujourd’hui, ses œuvres sont exposées partout en France, aux États-Unis ou encore en Australie et au Japon. Il est aussi le concepteur du trophée Giuseppe Garibaldi, qui récompense le vainqueur français ou italien du Tournoi des VI nations.

Un mémorial international aux joueurs de rugby morts durant la Grande Guerre

La série de sculptures de Jean-Pierre Rives intitulée "Les Rubans de la Mémoire" pose la question de la mémoire des hommes à travers l’usure des matériaux et du temps qui passe. Le 21 mai 2016, c’est en présence du Président de la République, François Hollande, qu’une sculpture monumentale de cette série est inaugurée au Stade de France, en hommage à tous les sportifs « morts pour la France ». En offrant au Conseil départemental de l’Aisne l’une des sculptures afin d’honorer la mémoire de tous les rugbymen morts durant la Grande Guerre, la boucle des Rubans de la Mémoire s’entrelace un peu plus avec le temps et l’espace, là où il y a cent ans, le métal déformé par la violence des combats est venu arrêter la course de brillants joueurs de ballon ovale sous l’uniforme.

Le 16 septembre 2017, un mémorial international aux joueurs de rugby morts durant la Grande Guerre est inauguré à Craonnelle, à côté du monument de la 36e Division d’infanterie, surnommé le « Monument des Basques ». La cérémonie est accompagnée d’un tournoi de près de 500 jeunes joueurs des Hauts-de-France et du Royaume-Uni intitulé « La tranchée des rugbymen ».

Le mémorial est inauguré en présence de :

Rob Flockhart, Président de la Fédération de rugby de l’Ecosse, 
Dennis Gathin, Président de la Fédération de rugby du Pays de Galles, 
Ian McIlrath, Vice-Président de la Fédération de rugby de l’Irlande, 
Christian Dullin Secrétaire général de la Fédération Française de Rugby,
M. Nicolas Basselier, Préfet de l’Aisne,
M. Nicolas Fricoteaux, Président du Conseil départemental de l’Aisne,
M. Laurent Somon, Président du Conseil départemental de la Somme,
Mme Aude Bono, Députée de l’Aisne,
M. Antoine Lefèvre, Sénateur-Maire de Laon, 
M. Christophe Coulon, Vice-Président du Conseil régional des Hauts-de-France,
M. le représentant l’ambassade de Nouvelle-Zélande,
M. le colonel Cook commandant l’équipe nationale de rugby militaire de Grande- Bretagne,
M. le colonel Griffith, commandant en second l’équipe nationale de rugby militaire de Grande-Bretagne,
M. le colonel Bouju, commandant le CENZUB-94e RI,
M. le colonel Taylor, commandant le 12th Royal Artillery Regiment,
M. le Major Osman, 12th Royal Artillery Regt, 
M. Richard Begg Aumônier militaire britannique, 
Officier français du Commissariat national aux sports militaires,
Adjudant Filimoehala, Manager de la sélection nationale militaire du XV du Pacifique, 48e RT Agen,
Colonel commandant la sélection nationale de rugby de la Gendarmerie nationale,
M. le lieutenant-colonel Jean-Charles Metras, commandant le groupement de Gendarmerie nationale de l’Aisne, 
M. John Dennison, ancien arbitre international de rugby et Président de Francourt Events,
M. Franck Comba, ancien joueur de l’équipe de France de rugby.
 

 

Les joueurs internationaux morts au Chemin des Dames* :


ECOSSE   
Ronald SIMSON / James Laidlaw HUGGAN 

 ANGLETERRE  
Charles Edward WILSON / John Thomas ATKINSON / Edward Fenwick BOYD / Claudius Basil ASH / Charles Augustus BUTTON / Harold SUGDEN

FRANCE  
Pierre SCHANG / Marcel VIANET / Louis Marcel ECALLE / Emmanuel IGUINIZ / Charles BEHOTEGUY / François POEYDEBASQUE / Achille FORTIS / Georges ETCHART / Pierre ARHANEGOÏTY / Roger DARAN / Jean GASCOGNE / Georges BIPPUS / Léon CRESPIN / Henri TACHOIRES / René LEGALES / Jean DE LUCY DE FOSSARIEU / Charles BARBIER / Daniel IHINGOUE / Paul WEILL / Jean Dominique SENTENAC / André SAUVAGEON / Joseph BONNET / Roger BECHADE / Ernest MASSE / Pierre BIDOUZE / Henri CAZABON / Eugène VEXENATJean-Baptiste BRISE / Michel GAVALDA / Marcel PERRON / Xavier BELLET / Jean LASTEGARAY / Georges THIRIET / Georges TUTARD / Clément DUCLOS / Joseph SERVAT / Henri FELLONNEAU / Laurent DUBOURG / Louis Noël SALARDON / Camille COURBIS / Jean Jacques BINET / Pierre Paul ARHANEGOÏTY

*(listes non exhaustives)

Mémorial virtuel