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Photographie de guerre, le Chemin des Dames déblayé, autour des décombres
Chemin des Dames déblayé
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Le Chemin des Dames dans la Grande Guerre

L

e département de l'Aisne, plus que tout autre département, fût fortement marqué par la Première Guerre mondiale en terme de destruction et de pertes humaines, mais le Chemin des Dames, où se fixa le front, reste l'un des hauts lieux emblématiques de cette guerre interminable.

Le 1er septembre 1914, les troupes arrivent au Chemin des Dames et poursuivent leur progression vers Paris. Sur la Marne à la mi-septembre, elles sont battues par les troupes françaises et le corps expéditionnaire britannique. Sous la pression des troupes alliées, les Allemands sont alors obligés d’effectuer un repli  et s’arrêtent sur les crêtes du Chemin des Dames.  Commence alors la première bataille du Chemin des Dames (du 12 septembre au 30 septembre) qui voit les Allemands résister et même contre-attaquer parfois pour garder des positions sur les hauteurs et ainsi dominer leurs adversaires.

Le Corps expéditionnaire britannique va quitter le Chemin des Dames à la mi-octobre 1914 pour combattre dans le Nord de la France et en Belgique. Le front du Chemin des Dames va alors s’endormir  avec  de temps en temps, des sursauts d’activité. En effet, les Allemands  lancent des attaques pour améliorer leurs positions (reprise du village de Vailly le 30 octobre 1914, puis de celui de Chavonne le 3 novembre 1914. Prise de la future Caverne du Dragon appelée alors "La Creute" sur l’isthme d’Hurtebise le 25 janvier 1915 et attaque au Bois des Buttes en mars 1916). La guerre des mines débute à la côte 108 près de Berry-au-Bac mais aussi à Troyon, près de Cerny-en-Laonnois.

Le 16 avril 1917 débute au Chemin des Dames l’offensive française commandée par le Général Robert Nivelle. L’objectif est de briser les lignes allemandes pour s’emparer de la ville Laon, noeud ferroviaire stratégique allemand. Mais l’échec est terrible. Après cette journée sanglante, on note pour la première fois dans l’histoire l'emploi des tanks par l’Armée française.

 Le 5 mai 1917, l’offensive est relancée par le général Nivelle . Les combats se déroulent au Moulin de Laffaux, à Braye-en-Laonnois, à Cerny-en-Laonnois, à Ailles, à Hurtebise, aux Plateaux des casemates et de Californie, situés au dessus des villages de Craonnelle et Craonne. 

Vers la mi-mai débutent aussi les refus d’obéissance mais les combats continuent. Le 25 juin 1917, la Caverne du Dragon est prise par les Français. Les combats vont alors redoubler de violence et les contre-attaques allemandes succèdent aux attaques françaises. Le 26 juillet 1917, les Allemands reprennent une partie de la Caverne du Dragon.

C’est ainsi jusqu’au 2 novembre 1917… Ce jour-là l’Armée allemande se replie sur les hauteurs de l’Ailette après la perte du Fort de La Malmaison le 23 octobre 1917. Cette bataille dite "de la Malmaison" est une victoire pour l’armée française désormais commandée depuis le 15 mai 1917 par le  général  Philippe Pétain.

En février et mars 1918, dans le secteur de la Malmaison, Braye-en-Laonnois  arrive la 26e Division d’Infanterie. Ces Américains chaperonnés par les soldats français sont là pour acquérir un peu d’expérience. Ils quittent ensuite le secteur pour se rendre au sud de Verdun.

À la mi-mai 1918, quatre divisions britanniques arrivent à leur tour pour se reposer  et tenir un secteur de Craonnelle à Juvincourt.

Le 27 mai 1918, après un bombardement d’artillerie à gaz terrible, les troupes allemandes déclenchent une nouvelle offensive. Les troupes françaises et britanniques sont balayées par les troupes d’assaut adverses. Le Chemin des Dames est repris en cinq heures par les soldats du kaiser !

Ce n’est qu’ à la mi-septembre 1918 que les troupes françaises, aidées par le 2ème Corps d’Armée Italien, reprennent le Chemin des Dames. Le bataillon des Fusiliers marins reprend le Moulin de Laffaux le 14 septembre ; les ruines du Fort de la Malmaison sont reprises le 28 septembre 1918 par les Chasseurs à Pieds du 25ème BCP. Le 11 octobre 1918, les Italiens reprennent Cerny après avoir conquis les villages de Soupir et de Braye-en-Laonnois.

 Le 13 octobre 1918, la ville de Laon est libérée par les troupes françaises. Cette ville avait été l’objectif de l’offensive du général Robert Nivelle le 16 avril 1917.

Yves Fohlen

Mémorial virtuel