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Les statues de l'oeuvre de C. Lapie "Constellation de la douleur"
[Monument] "Constellation de la Douleur", Ch. Lapie, août 2015
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Stèle en souvenir du poète Guillaume Apollinaire

A 200 mètres environ de la sortie de La Ville-aux-Bois-lès-Pontavert en direction de Pontavert, au bord de la route départementale 89, se dresse une stèle de granit signalée depuis la RD 1044 de Reims à Laon. Le 24 mars 1990, l’écrivain Yves Gibeau (1916-1994) avait convié ses amis, “non pas à une inauguration, mais à un pèlerinage” à la stèle qu’il venait d’ériger en hommage au poète. Il choisit d'y graver une phrase tirée du poème « Rêverie » qu'Apollinaire écrivit dans une lettre à Lou en 1915 :

RD 89
02160 LA VILLE-AUX-BOIS-LES-PONTAVERT

Coordonnées GPS :
49°25'26.3"N /  3°50'53.6"E

Accès libre

« Dis l'as tu vu Guy au galop
Du temps qu'il était militaire
Dis l'as-tu vu Guy au galop
Du temps qu'il était artiflot
A la guerre
 ».

La stèle fût élevée non loin de l'endroit où il reçut sa blessure, assortie de cette dédicace : "En ce lieudit / Le Bois des Buttes / Le 17 mars 1916 fut blessé / Guillaume / APOLLINAIRE / 1880-1918".

Né le 26 août 1880 à Rome d'une mère polonaise et d'un père inconnu, Guillaume Kostrowitzky n'a pas la nationalité française quand il veut s'engager en août 1914, De ce fait, sa demande n'est acceptée qu'en novembre, ce qui lance la procédure de naturalisation.

En mars 1916, le poète écrivain, désormais connu sous le nom de Guillaume Apollinaire, se bat au pied du Chemin des Dames, au Bois des Buttes. Dans son carnet de notes, il écrit le 14 mars : « Arrivée dans les tranchée sans abri du bois des Buttes au Nord de Pontavet. » Sa guerre de tranchée ne sera que de courte durée. Un éclat d'obus le frappe en pleine tête le 17 mars. Apollinaire écrit : « Je lisais à découvert au centre de ma section, je lisais le Mercure de France, à 4 heures un 150 éclate à 20 mètres, un éclat perce le casque et troue le crâne. » Il ne voit un médecin que 2 heures plus tard. Les moyens sont rares et l'intervention trop lourde pour être pratiquée dans ces conditions. « On m'endort pour fouiller, l'éclat à enfoncer la boîte crânienne et y est restée, on l'y laisse. » A pollinaire n'est transféré que le 29 mars à l'hôpital du Val-de-Grâce où les chirurgiens procèdent à une trépanation dont il ne se remettra jamais tout à fait.

Guillaume Apollinaire s'éteint le 9 novembre 1918, deux jours avant l'armistice, emporté par la grippe espagnole. Il est reconnu « mort pour la France des suites de ses blessures ».

Source :
La Lettre du Chemin des Dames n°36

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