Aller au contenu principal
Craonne, Chemin des Dames, poste de premier secours (1917)
Craonne, Chemin des Dames, poste de premier secours (1917)
A-
A
A+
Mémoire
Retour

2 Octobre 1917, dans le ciel du Chemin des Dames

La dernière victoire de Heinrich Gontermann

Le 4 Octobre 1917, le Lieutenant aviateur Heinrich Gontermann, chef de l’escadrille de chasse 15, décrit un combat aérien dans une lettre adressée à ses parents :

J’ai abattu un Spad monoplace avant-hier. Il avait été touché au bassin. Je l’ai poursuivi de 3000 mètres  jusqu’à 50 mètres d’altitude au-dessus de nos lignes, il est descendu verticalement. Il s’était sans doute évanoui. J’étais très désolé à son propos, mais il voulait toujours essayer de fuir et j’ai été obligé de le descendre, sinon il aurait réussi à traverser les lignes. Il est mort bien sûr. Il volait depuis 1913 et était semble- t- il un vieux pilote de chasse. 

Heinrich Gontermann a débuté la guerre dans la cavalerie puis a combattu sur le front dans une unité de mitrailleurs. Transféré en 1916, à sa demande dans l’aviation, il remporte sa première victoire aérienne en novembre 1916 dans la Somme. Près d’une année après, il fait partie des « As ». Le 14 mai 1917, l’empereur lui décerne la croix de « Pour Le Mérite » qui est la plus haute décoration de l’Empire allemand. 

Cette victoire aérienne est la 39ème victoire homologuée de l’As allemand.  C’est sa 22ième dans le ciel du Chemin des Dames. Et, parmi tous ces succès, on compte 17 ballons d’observation qui sont des cibles à l’époque très dangereuses et bien très bien défendues. Mais ce combat aérien est aussi son dernier. En effet, le 30 octobre 1917, l’aviateur allemand se tue près de Marle, sur le terrain d’aviation de La Neuville, lors d’un vol d’essai aux commandes d’un monoplace Triplane Fokker DR1.

Après des funérailles officielles dans l’église Notre Dame de Marle auxquelles assiste en personne le Kromprinz Wilhelm, le fils de l’Empereur Guillaume II, le corps de Gontermann est rapatrié en Allemagne dans le caveau familial dans le cimetière de Lindenberg. Il avait 22 ans.

Le dernier combat aérien raconté par Gontermann s’était déroulé le 2 octobre 1917 dans le ciel du Chemin des Dames dans le secteur aérien du village de Bruyères et Montbérault. L’aviateur français tué ce jour-là était le sous-lieutenant et Baron Robert Emile Paul De Francq.

Originaire de Vivy dans le Maine et Loire, il avait obtenu sa licence de pilote civil en 1911 à l’école d’aviation Deperdussin de Pau.  Breveté militaire en 1913, il avait été affecté au début de la guerre à l’école d’aviation d’Avord. Il appartenait depuis mars 1917 à l’escadrille de chasse N 62. Aviateur expérimenté, il avait abattu un ballon d’observation allemand le 5 juin 1917.

Enterré par les Allemands, la sépulture du Sous-lieutenant De Francq a disparu vraisemblablement détruite lors des combats ultérieurs de la bataille de la Malmaison ou lors de ceux de l’année 1918. Ce 2 Octobre 1917 était le jour de son 31ème anniversaire.

Yves Fohlen
 
Sources : 
Lance J. Bronnenkant. The Blue Max Airmen. Volume 8. Aeronaut Books.2016. Uk.
Memorial Gen web.

Mémorial virtuel